Coucou les bouquinovores! Sombre et épique, vous allez me crier dans l'oreille qu'il y a déjà Warhammer, et probablement pleins de références plus obscures mais ressemblant finalement toutes à Warhammer. Alors oui d'accord, c'est vrai, mais je veux bien voir s'aligner devant moi les braves trouvant ce jeu ouvert aux novices et favorisant la narration! Ahah, eh oui, c'est un vénérable ancien, mais que je considère comme réservé aux rôlistes pur jus, à l'ancienne, ceux ne se nourrissant que de chips Lays et de coca non light. Allez, j'en termine avec cette longue intro!
Lorsque je titre sombre et épique, je pense surtout à la Compagnie noire de Glen Cook et plus récemment, Chevauche-brumes de Thibaud Latil-Nicolas, de la fantaisie féodalisante donc, avec une bonne dose de surnaturel, de la violence tout partout et des personnages pour le moins en cinquante nuances de gris à minima. Il faut évidemment ajouter à ce début de belle brochette d'auteurs le sieur Jean-Philippe Jaworski et ses univers livresques époustouflants, tous ont en commun des anti-héros, un peu pourri sur les bords, mais possédant néanmoins une once d'humanité, se manifestant d'autant plus vivement que le monde autour d'eux est empreint de bassesse d'âme et de malveillance.
Quelle est donc la recette pour adapter ces merveilleux univers en termes de jeu de rôle? Déjà, à mon goût, le format ULUJ se prête mieux à cette interprétation, qu'un système à l'ancienne, trop rigide pour retranscrire des ambiances et atmosphères se posant par petites touches, et ne supportant pas l'aléatoire d'une multitude de jets de dés, ou de tables de caractéristiques figées. Le côté sombre de ces œuvres passe par la narration, pouvant être appuyée par des musiques ou un décor, par les descriptifs vivants de sociétés dont les habitants vivent avec une sorte de fatalité chevillée au corps, une oppression pouvant être politique, sociétale ou tout simplement plus diffuse mais bien présente. A contrario, les protagonistes seront d'une étoffe morale plus souple, n'allons tout de même pas parler de "gentils", mais plutôt d'individus ayant conscience de la dur réalité, se tenant en marge de la société, ou au contraire, étant les prédateurs de leur milieu social.
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Concernant l'aspect technique pour ULUJ, il serait intéressant de proposer une valeur de Drama (▲), cachée, indiquant peut-être une fêlure, où plus sûrement une armure permettant aux protagonistes de se protéger face aux rigueurs d'un monde trop dur. Au fil des liens affectifs se tissant, cette valeur se révèlerai lentement, amenant les personnages à leur plein potentiel, mais pouvant également les affaiblir face à des adversaires toujours aussi impitoyables. Tout cela encouragerai, je pense, la mise en place de belles tragédies personnelles. Autre ajustement à penser, une limitation dans l'Audace (◉), héros et héroïnes de ces univers bien dark comptant plus souvent sur les capacités qu'ils et elles maîtrisent, plutôt que sur la chance et le hasard. Cette valeur reste cependant primordiale dans de nombreuses situations, inutile donc de la réduire de manière exagérée. Mais mettre une limite à 3◎ me semble raisonnable.
L'Etoffe et la Tirade ne pourront pas, dans ce contexte, s'orienter vers l'humour, encore moins la flamboyance. Les protagonistes cherchent avant tout à passer inaperçu, l'un des éléments du roman sombre étant que tous les malheurs du monde leur tombe dessus, et que la moindre action d'éclat risquera d'attirer l'attention d'antagonistes redoutés. Pas de flamboyance ne veut cependant pas dire anonymat. Geralt de Riv, par exemple, est clairement maudit, tout comme Elric de Melnibonnée, et les deux se distinguent par quelques traits physiques reconnaissables. Il n'en reste pas moins que les protagonistes dans une contrée comme le Bleu-royaume auront tendance à vouloir passer inaperçu, aussi bien de par leur comportement que par leur souci d'éviter le moindre ennui.
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Comme indiqué dans l'article Les narrations dans ULUJ, l'idée de marquer le découpage de l'aventure en scènes peut se ponctuer par la lecture d'extraits des romans dans lesquels vous allez jouer. Rien de tel afin de poser une atmosphère, bien que cette méthode narrative implique une connaissance préalable des écrits.
Je suis en tout cas très curieux d'avoir vos retours concernant ce genre d'expérience, en sachant que jouer des êtres tourmentés, dans des univers réellement sombres, relève souvent de la gageure. Cet article, comme les autres pour ULUJ, va évoluer en fonction de nos expériences partagées. Merci d'avoir lu ce premier jet!
Pas évident c'est vrai, d'amener des émotions, sombres ou pas, dans du jdr.
RépondreSupprimerSombre et torturé, c'est bien, tant que tu as maximisé le perso!
RépondreSupprimerLes références donnent directement envie de jouer dedans!
RépondreSupprimerJouer dans les mondes de Jaworsky, j'aimerai beaucoup!
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