15 septembre 2021

Mets du Neil Gaiman dans ton ULUJ!

 

Coucou les livrophiles! Aujourd'hui, afin d'égayer un peu nos parties enfiévrées avec ULUJ - oui, je sais que nous sommes tout juste une douzaine à le pratiquer - je vous propose d'introduire du Neil Gaiman dedans. Pas de panique, ce n'est pas très calorique, et tout à fait goûtu!

Alors je ne vous cache pas que, depuis deux décennies, cet auteur est devenu un modèle pour moi. Ses univers sont autant de claques à mon imagination, amenant invariablement de nouvelles réflexions, et surtout, en matière de narration pour le jeu de rôle, ce sont ses personnages qui auront amené le plus d'évolutions aux miens. Je tente donc ici de partager avec vous quelques clés afin que vous puissiez également saupoudrer votre pratique rôliste de cet auteur exceptionnel.


1. Humanité

Evidemment, le premier élément associé au style Gaiman est son amour pour ses personnages. Là où nous aurons souvent tendance à ne pas oser les débordements émotionnels pour nos antagonistes, ceux des romans et des comic books de Neil Gaiman ont toujours l'air d'avoir un grain de folie. Le Corinthien est bien un aspect cauchemardesque en vadrouille, il ne se prive toutefois pas de quelques tirades le rendant... humain. Bon, presque humain. Ce que je trouve toujours de différent chez cet auteur à ce sujet, est que tout simplement, il n'y a jamais de grandiloquence, les héros et héroïnes n'en font pas des caisses, dans leurs instants marquants, ils sont dépeints comme faisant juste leur job, ce qui bien sûr les humanises, même s'ils n'ont rien d'humain.

Les protagonistes sont toujours maladroits, avec des failles touchantes ou des habitudes loufoques. Le Monstre, chez Gaiman, fait souvent sourire, même s'il peut rester dangereux. La notion d'humanité est ainsi visible dans bon nombre de récits de l'auteur, tant dans Sandman, où Morphée essaie de comprendre l'Humanité, que dans American gods, dans lequel les divinités anciennes s'attachent aux humains. Gaiman nous montre toujours des traits auxquels nous pouvons nous identifier, des fragilités et des doutes trop rarement perceptibles ailleurs. 


2. Fantastique

De nombreux auteurs et autrices utilisent le fantastique, qu'ils et elles injectent dans un quotidien morne, gris et souvent fait de routines. Le principe de l'éveil, de l'élu, est classique, mais en y ajoutant le premier point abordé plus haut, ce basculement vers l'étrange prends chez Neil Gaiman une saveur bien particulière. Dans Stardust par exemple, le monde ordinaire est séparé d'un autre qui l'est bien moins par un simple muret dans un champ, les protagonistes ont bien conscience de ce fait, l'intègrent même dans un univers cohérent. Plus encore que l'habituel basculement, c'est un effet d'aller-retour que nous retrouvons souvent chez Neil Gaiman. Les entités non-humaines vivent en marge, dans des brumes ou sous des ponts, qui sont autant de poches d'étrangetés, mais s'avérant poreuses. Poreuses à l'Humanité, car là encore, les émotions sont au cœur de ces personnages fantastiques. Malgré la cruauté de beaucoup de ces entités, elles sont également capables d'empathie, et sans parler de celles qui sont simplement victimes des Hommes, l'on fini souvent par comprendre et accepter ces lieux et domaines étranges comme naturels. En somme, penser à présenter les éléments fantastiques comme... Fantastiques, puis revenir sur eux d'une manière plus ordinaire.


3. Histoire

Neil Gaiman n'invente pas ses univers, il les assemblent à partir de mythes et de légendes nous titillant toutes et tous, jouant avec eux comme avec nous, afin de nous présenter des éléments surprenants, à la base très académiques, mais prenant sous sa plume un côté pop particulièrement plaisant. Je pense à Norse mythology, mais plus encore à American gods ou Anansi boy. L'Histoire avec la grande Hache est un fil conducteur ancré dans nos inconscients collectifs. Ces références, de par la culture pop, parlent même à celles et ceux n'ouvrant que rarement des livres, et j'imagine que l'une des tâches de l'auteur est de s'imprégner de cette culture à travers les réseaux sociaux, où il est très actif. L'Histoire est citée, manipulée pour y faire entrer des éléments fantastiques, tordue dans tous les sens, mais respectée dans ses grandes lignes. On la retrouve dans Good omens, dans American gods et Sandman. 


Bien entendu, si vous avez perçu d'autres éléments propres au style de Neil Gaiman, je vous laisse partager vos trouvailles en commentaire! 

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